Réalisateur documentaire, Tawan Arun explore les liens entre mémoire, spiritualité et mondes invisibles. Ses projets en cours tissent des récits où le sacré rencontre l’intime, une plongée dans les mémoires et les esprits qui traversent nos vies.
Post-Mortem
Dans les rues de Bangkok, Gop, thanatopracteur et ancien «punk à moto», oscille entre vie et mort. Quand l’esprit d’un jeune homme décédé dans un accident de moto vient troubler ses rêves.
En cours
Film documentaire | Long métrage
Production : Zorba Paris, Guillaume De la Boulaye
The Kingdom (Paris) – Marie-Odile Gazin Partenaires
Région Grand Est, Procirep, Angoa
Les enfants du vaudou
Ce film nous plonge dans le quotidien et les aspirations à une vie moderne de deux jeunes Béninois. Leurs parents sont à la tête d’un temple dédié à Mami Wata, la puissante déesse de la mer.
Film documentaire | Long métrage
SWR et ARTE (Case : Terre d’ici et d’ailleurs)
Seppia – Cédric Bonin (Strasbourg)
Introvertfilm – Greg Blacky (Berlin)
Région Grand Est,
Au seuil de l’invisible
Exposition Work in progress : Kunsthaus KuLe, Berlin
Dates : 03-11 mai 2024
Catalogue d’exposition [pdf]
Site web : https://kunsthauskule.de
Combinant des extraits vidéo documentaires et une installation sonore, cette exposition propose une réflexion sur la mémoire et les liens entre le monde des vivants et celui de l’invisible. Les visiteurs parcourront des espaces où la lumière et le son reflètent les transitions d’un monde à un autre. La juxtaposition des œuvres – des rituels mortuaires asiatiques et africains, aux cycles de métamorphoses de chenilles en papillons étudiés par Thomas – forme un dialogue unique entre tangible et intangible, entre culture et nature. Tawan Arun vous emmène dans un voyage à travers différentes cultures « animistes », explorant les liens entre les rituels funéraires asiatiques et les cultes vaudous ouest-africains. Thomas présente son installation Saturniidae Toccata, qui explore la relation entre le vivant, la musique et le temps, au rythme d’une toccata contemporaine jouée par deux synthétiseurs modulaires. Cette œuvre met en scène la métamorphose du Bombyx Eri (une espèce de ver à soie), stimulée par un environnement sonore, depuis la larve jusqu’à l’imago (le papillon).
Films réalisés : des histoires de fractures et de passages, où se croisent identités perdues, frontières changeantes et trajectoires humaines dans des villes en transformation.
Rue Gustav-Adolf, Berlin
A Weissensee comme dans d’autres quartiers de Berlin-Est, les brèches qui se dessinaient dans le bloc communiste laissaient entrevoir un avenir lumineux, fait de réconciliation avec les compatriotes de l’Ouest, de hausse du pouvoir d’achat, de liberté d’expression. La réalité s’avéra plus âpre, et la population du quartier, qui pour la plus grande partie habitait déjà là à l’époque de la RDA, l’exprime très clairement : la réunification signa en réalité le début d’un long déclin. Dans ce quartier fortement industrialisé où le plein emploi était la règle, la fermeture soudaine des usines, la non-reconnaissance des diplômes de l’ex-RDA, l’augmentation des loyers des locaux d’activités entraînèrent une hausse spectaculaire du chômage. En perdant les usines et les commerces, les habitants eurent le sentiment amer de s’être fait déposséder des outils qui faisaient la vie de la rue. Et, quand ils nous parlent de « réconciliation », ce mot sonne comme un concept de vainqueur dans la bouche des vaincus.
Co-réalisation avec Joris Rühl
financement : SCAM, CNC.
Diffusion : Métropolitiques
Georges / Né sous la table
Georges vit reclus dans le parc du Mercantour, en marge de la société moderne. C’est ici qu’il a trouvé son équilibre en protégeant du loup ses huit cents brebis. Dès que les besoins fondamentaux sont assouvis – l’eau à la source, la nourriture livrée par hélicoptère, le pâturage des bêtes -, il reste beaucoup de temps à tuer. La violence de la solitude le ronge et les souvenirs refont surface : les fugues, la crise d’adolescence précoce, la bagarre avec son professeur d’allemand, l’année de ses dix-neuf ans qu’il a passée aux quatre coins de la France à vadrouiller… Le temps est passé et la vie d’ermite lui a permis de se reconstruire. Il est désormais prêt à repartir à zéro. Il se rend en Alsace pour tenter sa réintégration, dans le troupeau des hommes, à l’endroit où tous ses ennuis avaient commencé.
20
Film documentaire. Coproduction THE KINGDOM
Un film écrit et réalisé par Tawan Arun,
avec la participation de Pierre Roux à l’image.
Son : Cécile Debove.
Montage : Francine lemaître
Musique : Eve Risser
Version long métrage 64min (2020)
Version courte : 29min. (2018)
Avec le soutien de l’agence culturelle Grand-Est (Glenn Handley), La région Grand est (Marion Gravoulet)
Vosges Télévisions (Dominique Renauld)
Madame B.
Madame B. est une passeuse nord-coréenne qui travaillait à Qingdao en Chine. Au fil des ans, elle est devenue un pilier important d’un vaste trafic d’hommes et de femmes entre les deux Corées. À travers un film pour le cinéma ainsi qu’un programme interactif, nous donnons à voir le double visage de cette femme exceptionnelle : dure et violente dans les affaires, fragile dans l’intimité. Ce documentaire multi-support donne également la parole à de nombreux clandestins nord-coréens qui ont tous l’espoir de rejoindre, un jour, l’Eldorado de la Corée du Sud.
Production : Zorba – Guillaume de la Bouley (Paris)
Co-auteur, caméra et assistant de réalisation. Réalisation : Jéro YunDOC-Cévennes – Festival International du Documentaire en Cévennes – Lasalle (France) – Sélection
EntreVues – Festival du film de Belfort – Belfort (France) – Sélection
Les Rendez-vous de l’Histoire – Blois (France) – Sélection
Zurich Film Festival – Zurich (Suisse) – Meilleur documentaire
Festival de Cannes – Cannes (France) – Programmation ACID
Traces de Vies – Clermont-Ferrand (France) – Compétition Regard documentaire « Hors Frontières »
Festival International de Moscou – Meilleur Documentaire
Festival de Zurich- Meilleur Documentaire
Festival de Jeonju, Corée
Les Rendez-vous de l’Histoire, Blois
Les rencontres du cinéma documentaire, Montreuil
Doc Corsica, Ajaccio
Les escales documentaires, La Rochelle
Entrevues Belfort
RIDM, Montréal
Portraits de frontières
« Portraits de Frontières : Vie quotidienne aux portes de l’Union Européenne » propose une série de portraits de riverains et de travailleurs frontaliers, témoignant des activités singulières aux portes de l’Union Européenne. Le visiteur est invité à rencontrer les frontières à travers des fresques visuelles et sonores. Des photomontages panoramiques donnent à voir et entendre les ambiances propres à ces zones singulières : lieux de passage anonymes et sinistres, entonnoirs où se pressent les innombrables transporteurs qui concrétisent l’échange commercial entre l’Europe et l’Asie, territoires où la cohabitation visible des cultures et des religions témoignent d’une histoire récente mouvementée, marquée par de nombreux déplacements de frontières. Trois régions frontalières sont explorées : KAPIKULE, entre la Turquie et la Bulgarie. TERESPOL, entre la Pologne et la Biélorussie. VAALIMMA, entre la Finlande et la Russie. Projet réalisé avec le soutien du CNC, de la Commission européenne et de l’OFAJ.
Diffusion : TV5Monde et Rue89
Autoproduction – Co-réalisation avec Joris Rühl
Partenaires : SCAM, CNC, COMMISSION EUROPÉENNE
- DOK Leipzig, 55. Internationales Leipziger Festival für Dokumentar- und Animationsfilm
- MEDIA, Rendez-vous der rheinländischen Koproduktion, Juillet 2012
- 1er prix du journalisme franco-allemand (catégorie : Multimédia)
- 30e Festival international du film de l’environnement 2013 – Paris
- PRIX EUROPA 2012
- RIDM – Rencontres Internationales du Documentaire, Montréal 2012
Periphery Explorer
Periphery Explorer propose un parcours qui interroge la limite des zones urbaines de Paris et de Berlin. Il s’agit d’un travail photographique que viennent enrichir les prises de son et les films vidéo. L’angle de vue est celui du passager-piéton dans le Ringbahn, métro qui encercle la ville de Berlin; et celui de l’automobiliste sur le boulevard périphérique de Paris.
Livre photographique et application interactive.
Projet d’études réalisé par Tawan Arun et Robert Lakomczyk, avec la participation de Romy Strassenburg, Eva John et Manuella Beaudet. Avec le soutien de la Commission européenne. Exposition à l’Espace TRANS305, Ivry-sur-Seine, 2009.
A propos
Réalisateur et artiste franco-allemand, Tawan Arun explore les frontières entre visible et invisible, mémoire et oubli, et les relations entre les vivants et les esprits. Né à Paris, il est profondément marqué par ses origines multiculturelles — un père sino-thaïlandais et une mère turco-allemande — qui sont à l’origine des sujets de ses films et de son désir de mieux comprendre ces cultures et leurs liens avec le sacré.
Tawan Arun s’intéresse particulièrement aux rituels et récits issus d’Afrique, notamment au Bénin, où il explore les traditions vaudou et les mondes invisibles dans le cadre d’un projet documentaire produit par ARTE. En parallèle, il développe également « Post-Mortem », un film centré sur les fantômes et les esprits à Bangkok, en s’inspirant des mythes et des pratiques funéraires de cette région. Cette dualité géographique et culturelle nourrit une réflexion unique sur la coexistence entre les vivants et les morts.
Il a également collaboré avec le réalisateur Jéro Yun sur le film « Madame B – Histoire d’une Nord-Coréenne », présenté en 2016 à la section ACID du Festival de Cannes. Ce projet, parmi d’autres, témoigne de son engagement pour des récits humains puissants et complexes.
Récompensé par le Prix du journalisme franco-allemand pour son travail sur « Portraits de frontières » avec Joris Rühl, Tawan Arun partage aussi son expérience en tant qu’enseignant à l’école des Beaux-Arts de Berlin, où il intervient dans la section communication visuelle.
Ses projets, réalisés en collaboration avec des institutions culturelles telles qu’ARTE ou le Musée de l’Homme, ont été diffusés dans des festivals internationaux, des espaces culturels prestigieux et des musées en Europe et au Canada. Avec une caméra proche de ses sujets et une vision sensible, Tawan Arun invite à des voyages cinématographiques où le visible et l’invisible se croisent, révélant des univers riches de spiritualité et de mémoire.
En savoir plus
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Disponibles uniquement sur demande.
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Presse
Menagerie der Götter
Lettre International N.145 – 2024
Ulysses Belz
« Ma démarche en tant que réalisateur repose sur une proximité essentielle avec mes protagonistes. Ce qui m’intéresse, c’est de mettre en scène la distance culturelle entre mon sujet et le spectateur, en respectant le mystère qui fait la force des rituels et des traditions. J’ai appris qu’il ne faut pas forcément chercher à révéler ce que d’autres souhaitent cacher, mais à traduire l’essence d’un moment ou d’un rituel à l’écran, tout en acceptant mes propres limites. Je n’ai pas la prétention de tout comprendre ni de tout expliquer : je revendique une subjectivité assumée, teintée de mon expérience personnelle, de mes origines et de ma sensibilité. »
« Lors de mes tournages, je privilégie une immersion totale dans l’univers que je documente. Par exemple, au Bénin, en explorant le culte Wudu, j’ai découvert une grammaire visuelle commune entre le rituel et le cinéma : un équilibre entre ce qui est montré et ce qui est caché, entre ce qui est permis et ce qui est interdit. Le Wudu est une religion vivante et fluide, en perpétuelle mutation, tout comme mon approche cinématographique. Chaque tournage est une opportunité d’apprendre et d’adapter mon regard. C’est un processus organique, où la collaboration avec les communautés locales est essentielle. Ce que je filme, ce que je choisis de montrer, et ce que je décide de taire, tout cela est le fruit d’une négociation respectueuse avec mes interlocuteurs. »
« Mon intérêt pour le Wudu va bien au-delà des clichés véhiculés par les médias occidentaux. Ce culte, qui repose sur une communication avec le monde invisible, incarne une richesse culturelle et spirituelle immense. En tant que réalisateur, je m’efforce de capturer cette beauté complexe, non seulement à travers les rituels spectaculaires comme la danse ou les sacrifices, mais aussi dans les moments ordinaires de la vie des adeptes : leur travail, leurs échanges quotidiens, leurs émotions. Mon objectif est de montrer comment une tradition ancienne s’intègre au présent, comment elle évolue et survit face aux défis du monde moderne. »
« Je crois profondément que le cinéma, comme le Wudu, invite à franchir des frontières : entre les mondes visibles et invisibles, entre les cultures, entre l’intime et le collectif. Cette quête de connexion et de dialogue est au cœur de mon travail. C’est une démarche artistique, mais aussi profondément humaine, portée par une curiosité sincère et un respect pour les traditions et les histoires qui me sont confiées. »
https://idfabrik.com/2024-lettre-145-menagerie-des-dieux.pdf
https://www.lettre.de/beitrag/arun-tawan_menagerie-der-goetter
Métropolitiques (2024)
Rue Gustav-Adolf, Berlin :
filmer la ville qui change
Métropolitiques
Avec Gustav-Adolf-Straße, Tawan Arun et Joris Rühl proposent une immersion captivante dans l’évolution d’un quartier de l’ex-Berlin-Est. Ce film, fruit de plusieurs années d’observation et de rencontres, capture les transformations urbaines et humaines d’une rue à la croisée des époques. En donnant la parole à des habitants et commerçants aux récits variés, les auteurs offrent un regard nuancé sur les tensions entre le passé suspendu de l’époque de la RDA et les bouleversements du Berlin globalisé des années 2010. Cette œuvre sensible et profondément humaine met en lumière les subtilités de la gentrification tout en rendant compte des espoirs, des peurs et des souvenirs d’un quartier en pleine mutation.
https://metropolitiques.eu/Rue-Gustav-Adolf-Berlin-filmer-la-ville-qui-change.html
Des frontières, des esprits et des hommes : Les projets multiples de Tawan Arun
Kiez und Kneipe Neukölln
Tawan Arun, réalisateur documentaire franco-allemand, explore avec sensibilité les thèmes des frontières, des esprits et des relations humaines. Né en 1982 à Paris et grandi en Alsace, il a découvert sa passion pour le documentaire à travers des projets tels que Portraits de frontières, un film primé qui dresse le portrait de vies aux confins de l’Europe. De la gentrification à Berlin (Gustav-Adolf-Straße) aux récits poignants de réfugiés (Madame B), jusqu’aux rencontres spirituelles en Thaïlande (Des esprits, des revenants), ses œuvres abordent avec profondeur des sujets aussi variés qu’universels. Toujours en quête d’innovation, il intègre des technologies immersives comme la réalité virtuelle dans des projets tels que L’entre deux mondes, permettant au spectateur de plonger au cœur de rituels vaudou fascinants. Tawan Arun transcende les frontières, qu’elles soient géographiques, culturelles ou spirituelles, pour révéler des récits profondément humains.
Josi R.
Kiez und Kneipe Neukölln
https://www.kuk-nk.de/2021/05/06/von-grenzen-geistern-und-menschen/
Né sous la table, le premier long-métrage du Haut-Rhinois Tawan Arun
Dernières Nouvelles d’Alsace. 19.02.2020
Avec Né sous la table, Tawan Arun livre un documentaire d’auteur profondément humain, retraçant la trajectoire de Georges, un ancien camarade de classe devenu berger dans le Mercantour. Ce film, réalisé sur plusieurs années entre le Mercantour et l’Alsace, explore les thèmes de la solitude, de la réinvention de soi et de la quête de place dans la société. Tawan, tout en restant cinéaste, propose un regard sincère et parfois critique sur la vie de Georges, mêlant réalité brute et reconstitutions. Ce récit, marqué par des moments de doute, de reconstruction et de résilience, résonne avec la sensibilité du réalisateur et sa manière unique d’habiter le monde. En intégrant son propre regard, Tawan Arun transcende le simple documentaire pour offrir une véritable œuvre de création, intime et universelle à la fois.
Nicolas Pinot
https://www.dna.fr/edition-colmar-guebwiller/2020/02/18/la-vie-pas-si-simple-de-georges
Plus de references sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tawan_Arun
L’ambiguë poétique de la frontière
Novo, no 20, juin 2012, p. 11
Mais si la frontière est un lieu de transit, de passage et d’attente, elle peut aussi devenir destination : Tawan Arun et Joris Rühl ont réalisé un web-documentaire sensible, paru fin avril. Dans Portraits de frontières, une quinzaine de frontaliers rencontrés de part et d’autres des frontières de l’Union européenne évoquent leur quotidien, qui oscille entre Pologne, Biélorussie, Ukraine, Finlande, Russie, Grèce, Bulgarie et Turquie. Ces récits mettent en lumière une vie suspendue entre deux mondes, où la frontière n’est pas seulement une ligne sur une carte, mais un espace vécu, chargé de tensions et d’histoires personnelles.
Loin de la poésie des lointains, cette ligne rouge entre l’Est et l’Ouest révèle la violence coutumière aux portes de l’Union. Les centres de rétention ne sont jamais loin des nouveaux rideaux de fer, et les réalités que ces espaces imposent aux individus témoignent de la fragilité des idéaux européens. En capturant des portraits intimes et sincères, ce documentaire explore comment ces zones de passage façonnent non seulement des existences, mais aussi des identités, entre ouverture à l’autre et défense d’une singularité.
Baptiste Cogitore